Cette métaphore est extraite d’un discours prononcé le 2 septembre 2002 par notre président de la République à l’occasion du sommet de Johannesburg. Ses paroles ont été applaudies par toute l’assemblée et pour cause… A coup de mots bien étudiés, de formules alambiquées, il a réussit à capter l’attention de l’auditoire sur le sort de notre planète.
Ahh, la belle éloquence française… si seulement ces belles phrases pouvaient s’appuyer de mesures concrètes, ce serait parfait ! Or c’est loin d’être le cas malheureusement…
Le ministre de l’environnement est doté d’un faible pouvoir et personne ne l’écoute. Son action se résume à faire acte de présence en cas de catastrophe écologique et de tenter de pouvoir taxer davantage les pollueurs marins ou terrestres or il se heurte à de puissants lobbys industriels qui n’accordent aucune (ou peu) d’importance à la question écologique. Tous ceux qui ont été un jour ou l’autre ministre de l’écologie proclament leur impuissance (même Mme Bachelot !).
Dernièrement il a été question de taxer les produits ménagers et électroniques. Bien, mais le problème c’est que le consommateur a le choix entre plusieurs options, soit la déchetterie, soit le remplacement du nouvel appareil par un neuf. Sachant que la majorité de nos déchets sont incinérés comment croire que les taxes imposées au consommateur vont réellement servir au recyclage ? Il faudrait pour ça développer les structures et donc embaucher plus de monde. Or rien n’est réalisé concrètement. Pour ma part, ce n’est qu’un impôt de bonne conscience créé dans l’unique but de rapporter des voix dans les urnes. Mais j’attends tout de même de voir la réelle efficacité de cet impôt…
D’un autre côté, on peut constater que les amendes ont considérablement augmentées pour les gens pratiquant du dégazage en mer et c’est une bonne chose mais la surveillance maritime est encore trop faible pour mettre fin à ces pratiques.
J’en reviens à présent au beau discours du président. De belles phrases non relayées par un effort réel comme en témoigne l’affaire du rafiot à désamianter qu’on envoit dans les pays pauvres pour effectuer le travail. On sait très bien dans quelles conditions travaillent ces pauvres ouvriers qui sans une protestation internationale auraient pu finir avec de graves problèmes de santé. Envoyer nos déchets dans des pays en voie de développement, profiter de la pauvreté pour faire des économies et ignorer à ce point les risques est un acte irresponsable. On pouvait parfaitement le faire dans notre pays, en utilisant une main d’œuvre locale qualifiée et protégée et surtout éviter de faire circuler un tel navire sur l’océan. Résultat : ça a coûté plus cher que cela n’aurait dû. Cet acte là ne mérite aucun applaudissement et discrédite gravement la France au niveau international.
Pour conclure, si nous sommes tous des pollueurs en puissance, la situation évoluerait davantage si notre Etat s’engageait davantage dans ce combat écologique et si des efforts étaient réalisés tant au niveau individuel que collectif. Je sais que c’est facile à dire mais c’est tout à fait possible, il faut cesser d’être spectateur et devenir acteur même si le déclin annoncé est irrémédiable, on peut tous l’amoindrir. Pour ceux qui sont encore septiques, il fallait regarder l’émission « Faut pas rêver » du mardi 26/09/06 pour s’en convaincre.